Dans ma profession d'enseignant de Lumière , il m'est arrivée de rencontrer des cas difficiles, notamment celui d'un étudiant de 17 ans atteint de VIH/SIDA lors de ma 1ere année d'enseignement il y 11 ans. Histoire qui m'avait bouleversée et m'avait appris à considérer les étudiants non pas comme uniquement des noms sur une liste mais plutôt comme une catégorie de personnes confrontées aussi à ses difficultés intrinsèques ou extrinsèques. Il y a quelques jours, un de mes étudiants arrivait en retard en classe et je le blâmai car il était récidiviste. Cependant, je constatai dans son attitude qu'il était différent de toutes les autres fois; en le regardant bien, j'ai lu quelque chose en lui qui m'a interpellée. Je l'ai pris à part et lui ai demandé ce qui n'allait pas. Il m'a répondu: "Tout va bien, Maître". Mais j'étais sûre de ce que je lisais dans ses yeux et j'insistai plusieurs fois. Il finit par me raconter. La veille, ils étaient tous sortis en famille, le père, sa (nouvelle) femme et les enfants (de mères differentes). De retour à la maison, papa est rentré dans une grande colère à cause d'une affaire de travaux ménagers non faits et a battu maman. Il est sorti ce soir-là très énervé et n'est rentré à la maison que le lendemain, donc le matin en question alors que les enfants l'attendaient pour être déposés à l'école. Ce qui expliquait son retard du jour.. J'ai eu mal. Je n'ai pas su quoi lui dire à cet instant. Parfois nous sommes exigeants vis à vis des autres, mais nous ne savons pas toujours ce qu'ils vivent dans leur intimité familiale. Nous sommes intransigeants sur le fait que tel n'aurait pas dû dire ou faire ceci. Nous jugeons, nous critiquons, nous médisons même. Nous cherchons à accuser l'autre afin de montrer que "c'est moi qui ai raison, c'est moi qui ai été offensée". Mais nous ne prenons pas la peine de mieux regarder; ceux qui souffrent réellement ne sont jamais loin de nous. Pour ce jeune homme , j'avais à ma honte penser qu'il avait encore dormi tard, et qu'il était trop paresseux pour se réveiller tôt. Je m'en suis repentie et j'ai donc pris secrètement l'engagement de prier pour lui et sa famille. Ceci pour dire qu'il y a trop de souffrance dans le monde; les chrétiens doivent conquérir tous les territoires et ne pas laisser le diable briser des enfants dans ce qu'ils ont de plus cher, le cercle familial. Autant que faire sepeut, oarlins-leur de Jésus-Christ car il y en a qui attendent avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu! Romains 8. 19 Voici dans le cas de figure, toute une famille recomposée en souffrance qui a besoin de l'évangile... "Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru? Et comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler? Et comment en entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche?" Romains 12. 14 Au fait, à ma place qu'auriez-vous fait pour ce garçon? Maître Radji Abderaman